La rentrée vu par François Hollande

Publié le par La Gauche de Mandelieu la Napoule

 Vendredi, 11 juillet 2008




En plein été, à l’occasion d’une loi supposée détricoter les 35h., le gouvernement vient de modifier profondément l’organisation de la vie au travail d’une très grande majorité des salariés de notre pays.

Ils n’en ont sans doute pas même conscience, ils pensent que c’est un problème pour les cadres, une façon de revenir sur les avantages de quelques-uns.

En fait ce qui est prévu dans le texte, c’est de laisser le chef d’entreprise, après des négociations dont il sera le maître du jeu, de fixer lui-même le temps de travail de chacun de ses salariés. Avec les forfaits jours, les forfaits heures, c’est en définitive toute la vie au travail qui va s’en trouver altérée.

La révélation de la gravité de ces bouleversements interviendra sans doute plus tard, après que les pseudo accords d’entreprises soient intervenus tout au long de l’année 2008. C’est donc au début de l’année prochaine que le nouveau rapport de force aura contraint beaucoup de nos concitoyens à changer leur mode de travail, leur rythme de vie.

Cette bataille-là, elle est d’abord celle de l’information – je n’ose pas dire de la communication, je renvoie cela à Nicolas Sarkozy- mais quand même, que n’est-il pas dit sur les conséquences de ce chahut législatif. Nous devons informer, ou alors la résignation et le fatalisme l’emporteront.

C’est d’ailleurs le calcul de Nicolas Sarkozy : il l’a avoué froidement, cyniquement lorsqu’il a dit que les grèves ne lui faisaient même plus peur. Ce qu’il espère c’est que l’individualisation du rapport au travail conduira à l’individualisation pure et simple de tous les comportements. Il n’y aurait donc plus rien à redouter des mouvements collectifs ou des conflits sociaux.

Je considère que le parti socialiste doit faire connaître très largement la réalité de ce texte. Cela peut paraît vieux, ringard, archaïque, tout ce qu’on voudra… mais rien de mieux que des tracts et du militantisme au quotidien pour alerter, tant qu’il en est encore temps, les salariés de notre pays du changement des règles qui vient d’être adopté.

C’est ce que nous ferons à la rentrée. Ce sera le premier devoir de vacances de la gauche que de préparer le grand mouvement que Nicolas Sarkozy ne veut pas voir : celui de la colère profonde qui s’exprime aujourd’hui et qui, si elle est encadrée et traduite, peut être un chemin qui mène à l’alternance.

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